Le jeu de pétanque, ou jeu de boules est un dérivé du jeu provençal. C’est un jeu collectif qui consiste à approcher les boules le plus possible d’un objectif donné, le cochonnet. Il nait en 1907 en Gaule. Un joueur de provençal victime de nombreux rhumatismes ne peut plus se mettre à son jeu préféré. Il choisit donc un jour de tracer un rond, il envoie le but à 5-6 m. Avec les « pieds tanqués », il se met à jouer ses boules pour se rapprocher du cochonnet.
Onzième sport aujourd’hui en France, environ 298 000 joueurs étaient recensés en fin 2016. Une fédération internationale et de nombreuses fédérations affiliées, les joueurs dans le milieu pétanque ont beaucoup évolué à nos jours. D’ailleurs, de nouvelles générations y sont formées dès le bas âge ; pour d’autres par contre, c’est en temps de retraite qu’ils s’y lancent.
Quelles sont les qualités nécessaires pour un joueur de pétanque ? Quels en sont les grands joueurs ? Quel est le salaire d’un joueur de pétanque ? Si vous vous posez les mêmes questions, c’est dire que vous êtes au bon endroit.
La pétanque : les règles du jeu
C’est un sport de précision qui se joue avec des boules en acier et un cochonnet. Ce dernier est en fait une bille de 3 cm de diamètre qui est aussi appelée « but » ou « petit ».
Il se joue officiellement 1 contre 1 ou équipe contre équipe. Les équipes peuvent être constitués de 2 ou 3 joueurs. C’est peut-être tentant de dépasser ce nombre mais il est préférable d’éviter de s’y perdre en gardant un maximum de 6 boules. Chaque joueur a donc 2 boules sur le terrain. Ce dernier mesure 15 m de long et 4 m de large.
Un cercle est placé au sol comme point de départ pour tous les joueurs. L’équipe qui commence est désigné par tirage au sort et s’occupe de positionner le cochonnet entre 6 et 10 m avant de commencer. Celle qui a la boule la plus proche de la bille but mène le jeu.
Si le joueur de la deuxième équipe réussit son lancer, c’est au joueur de la première équipe de rejouer. Sinon, les joueurs de l’équipe de ce dernier vont jouer leurs boules jusqu’à ce qu’ils reprennent le point. Plus les boules d’une équipe sont proches, plus elle a des points.
La partie est remportée à 13 points. Ces points sont cumulés pendant les mènes ou manches de la partie. Chaque boule proche du but vaut 1 pt. Des boules qui accrochent la main ou des qualités spéciales peuvent vous aider à remporter la prochaine partie de pétanque.
Les qualités d’un joueur de pétanque
Des joueurs de pétanques, il en existe trois types qui demandent des qualités bien précises. Néanmoins au fond, les qualités d’un joueur de pétanque sont regroupées en 3 points : la précision, la stratégie et la polyvalence. En fonction du rôle qu’un joueur occupe dans une équipe, un type de boule lui est assigné afin qu’il développe davantage l’un de ces atouts.
La stratégie du joueur pointeur
La stratégie est la plus grande qualité du joueur pointeur. Son objectif est de marquer des points. Il peut la jouer debout ou accroupi, mais il doit y mettre de la finesse, de l’endurance et une bonne capacité d’observation. Pour se ficeler une bonne stratégie, il est important de bien connaître le terrain.il repère les trous et les pentes pour décider des techniques et des boules qui feront gagner. Faites donc place au stratège de l’équipe !
Parmi les techniques de pointage qu’il utilise, il y en a trois principales. La roulette consiste à faire rouler la balle jusqu’à l’objectif (position accroupie). À la demi-portée, le pointeur lance sa boule en hauteur de sorte qu’elle retombe et finisse sa course en roulant doucement vers le but (position debout, avec obstacles). La dernière c’est la portée ou plombée. Ici, la boule est lancée très haut de façon à retomber le plus près possible du but.
Si vous êtes pointeur, sachez que la majorité préfère les boules stries. Ils les préfèrent lourdes pour la portée et légères pour les autres. Les boules d’un petit diamètre conviennent généralement. Le tireur adverse a donc peu d’espace à viser.
La précision du joueur tireur
Qu’est-ce que vous croyez entendre dans « précision » ? Le rôle de ce joueur est d’empêcher l’équipe adverse de marquer des points ; il se doit donc d’être précis pour réussir. Cette qualité demande une grande précision et assez d’entrainement (le coup du poignet par exemple). Le bon geste allie souplesse du bras et puissance du tir ; il s’effectue donc avec des boules bien plus légères.
Les techniques employées par le tireur nécessitent également de la précision. Son tir « au fer » permet de faire retomber sa boule sur la boule adverse. Pour son tir « à la rafle » par contre, il tire à ras du sol pour que sa boule se positionne devant la boule adverse. Il utilise donc des boules qui absorbent les chocs. Idéalement tendres et de gros diamètre, ces boules limitent les rebonds au moment du choc et favorisent ainsi les carreaux.
La boule de ce joueur n’est pas censée rapporter des points à l’équipe. Mais si sa boule prend directement la place de la boule visée, on dit qu’il a fait un carreau : il remporte 1 pt. Il obtient aussi des points dans le cas où sa boule dégomme la boule cible, en se plaçant juste devant celle-ci dans un rayon d’un mètre environ. On dit là qu’il a fait un palet.
Il arrive quelques fois que le tireur manque la boule adverse ; on dit que celui-ci a fait « un trou sur la tête ». Sa boule peut également reculer lors de l’impact, on dit qu’il a fait « un recul ». La chose à ne pas faire est de toucher la boule adverse sans la déplacer, cela s’appelle faire « une casquette ».
La polyvalence du joueur milieu
L’on parle de polyvalence parce que ce joueur sait tirer et pointer. Cette qualité lui donne donc la capacité de passer d’un jeu à l’autre suivant le déroulement et l’enchaînement des mènes. Le plus grand défi ici est de maintenir la cohésion de l’équipe. Cette grande responsabilité n’est pas sans conséquence : la pression est énorme.
Cette polyvalence demande une grande confiance entre coéquipiers et une bonne vision stratégique. En effet, si le pointeur ou le tireur n’a plus de boule, c’est le milieu qui prend le relais. Il est possible d’être un milieu tireur ou un milieu pointeur.
Ses boules sont « tout terrain ». Elles sont demi-tendres. Elles ont un poids et un diamètre moyen. Elles ont également peu de stries.
La polyvalence, la précision ou la stratégie jouent chacune leur rôle pour vous faire gagner. Nous vous proposons également d’observer quelques grands joueurs.
Quelques grands joueurs de pétanque
Henri LACROIX
Il est champion du monde respectivement en 2001, 2002 et 2003 (Quintais, Sirot, Suchaud). Il est champion de France en 2001, quart de finaliste en 2000 (Leca, Marin), demi-finaliste en 1996 (Houdelette, Leca). Il est également quart de finaliste du Championnat de France tête-à-tête en 2002 mais demi-finaliste en 2003. Il est notamment vainqueur de la Marseillaise en 2001, à Milau en 1995 et chez les masters en 2003.
Après un titre national en cadets et une sélection en équipe de France junior, il met à profit ses premières années en séniors pour affirmer sa domination sur le département du Var et accumuler ainsi un palmarès élogieux. Comme vous avez pu le constater, 2001 est l’année de son accomplissement. Il remporte cette même année trois titres avec des partenaires différents. En l’espace d’une saison, il joue le tireur, le milieu et le pointeur.
Relevons qu’il termine également demi-finaliste en 1997 (Millo, Rivière) et en 2001 (Caciagli, Pelloux). Il est également demi-finaliste à Montpellier en 2000 (Carasso, Milesi) et quart de finaliste en tête-à-tête en 1997, 2001 et 2002. Il est quart de finaliste à la marseillaise en 1995 et 1996 (Fontani, Leca) et vainqueur en 2002 de l’Euro pétanque à Nice en 2002 (Quintais, Suchaud). C’est un milieu pointeur remarquable.
Dylan ROCHER
Il est le meilleur de sa génération après celle de Henri LACROIX. C’est en 1994 qu’il commence à en pratiquer grâce à ses parents ; il n’avait alors que 3 ans. Il est alors champion du monde en 2005 (Malbec, Perret, Savin) et 2007 (Savin, Camacaris, Clere). Il devient champion d’Europe en 2006 (Coutanson, Feltain, Malbec) et 2008 (Coutanson, Blaszczak, Moureaux Fontan).
Il est champion de France cadet en 2005 (Gueven Rocher – Ribemont) et champion de France junior en 2008 (Gueven Rocher – Coutansin). Il est vainqueur du trophée Obut en 2007 et des jeux mondiaux en 2013 (H. Lacroix). Il maintient la position de 1er aux classements nationaux en 2009, 2012, 2014, 2015, 2017, 2018, 2019. Son plus haut score est de 263 en 2013.
Dans la catégorie des séniors, il est 2 fois champion du monde, 4 fois champion d’Europe et 12 fois champion de France. Parmi ses plus grands trophées, l’on peut citer la triplette en 2012 (H. Lacroix — Le Boursicaud — Suchaud), le tir de précision en 2017 et 2018. Il a plusieurs fois été meilleur tireur de précision et meilleure triplette dans ses équipes de pétanque. En pétanque tête à tête, il a été 2 fois champion de France senior (20 142 015).
Philippe QUINTAIS
Il est des joueurs au palmarès inégalé. Devant les autres joueurs cités plus haut, il a 13 titres de champion du monde. Il a 9 titres de champion du monde triplette, notamment en 2001, 2002, 2003… (Suchaud, Lacroix, Sirot). Il est également 4 fois champion du monde en tir de précision.
Au sein du Championnat de France, il obtient 2 trophées en tête à tête, 3 titres en équipe mixte. Dans les catégories triplette, il est champion 5 fois et 2fois dans la catégorie doublette.
Parmi ceux qu’on n’a pas cités ici, on peut évoquer Philippe Suchaud, Stéphane Dath ainsi que les LAGARDE. Ils ont chacun fait de la pétanque leur métier, pour un salaire bien mérité.
Le salaire d’un joueur de pétanque
Les fédérations de pétanque sont grandissantes. Les gains après la compétition de Nice en 2015 avaient été de 1000 € pour chaque joueur de la triplette gagnante. Les autres triplettes repartaient avec 900 €. En 2018, au mondial marseillais à pétanque, la triplette vainqueur repartit avec 4500 €.
Ses plus grands joueurs sont des sportifs de haut niveau et reçoivent donc des sponsorisations. Dylan Rocher par exemple avoue qu’il perçoit 4000 à 5000 € d’aide ce qui rehausse ses gains, environ 15 000 à 16 000 € par an.
Conclusion
Jouer à la pétanque c’est ramener des boules le plus près possible d’un cochonnet. Pour cela, il faut une bonne stratégie, une bonne précision sans oublier la polyvalence qui vous aidera à rattraper tous les coups.
Henri Lacroix, Philippe Quintais, Dylan Rocher, Philipe Suchaud… ont marqué le monde de la pétanque dès les années 2000. Le salaire des joueurs s’y est fait croissant depuis.