Ces dernières années, le rugby français est devenu la référence en Europe. Tandis que l’Angleterre peine notamment à construire une structure pour son élite à l’échelle nationale, la France a mis en place un cadre robuste dans son championnat, qui non seulement se traduit par des résultats au niveau de l’équipe nationale, mais suscite également un véritable intérêt chez les fans.
Mais quelles ont été les décisions administratives prises par les dirigeants du rugby français et comment celles-ci ont-elles modelé le futur de ce sport en France ? Examinons cela de plus près.
Donner à Fabien Galthié les moyens de réussir
La France a peut-être échoué en quart de finale de la Coupe du Monde de Rugby, mais pas en raison d’un manque de ressources financières.
En réalité, des moyens sans précédent ont été mis à la disposition de Fabien Galthié pour réussir, dont 42 joueurs à chaque stage d’entraînement ainsi qu’un staff de 50 personnes qui comprenait un arbitre de haut niveau.
Et tout cela malgré le déficit de 16 millions d’euros affiché par la Fédération française de rugby pour la saison 2022-23, qui enregistrera probablement un nouveau déficit de 20 millions d’euros en 2023-24.
Le dispositif JIFF (Jeunes issus des filières de formation) promeut la jeunesse
En parallèle, la France s’est mise à exceller dans la formation et le développement des meilleurs talents dans les structures de jeunes. Elle fait ensuite en sorte que ces joueurs puissent jouer pour leurs clubs locaux en Top 14 ou en Pro D2
C’est ce qui a été réalisé à travers le dispositif JIFF, qui fait en sorte que les clubs du Top 14 et de la Pro D2 choisissent des joueurs ayant gravi les échelons au sein de la structure des catégories d’âge française. Ces règles ont été essentielles dans le développement des joueurs formés localement et ont empêché les clubs d’importer des joueurs venus d’ailleurs.
Sans ce dispositif, Antoine Dupont, Romain Ntamack et Matthieu Jalibert se seraient-ils autant épanouis pour devenir les joueurs qu’ils sont aujourd’hui ?
La création d’un système compétitif et attractif en championnat
Il suffit de jeter un œil aux prochaines rencontres de rugby cette année pour s’apercevoir à quel point les structures du rugby au niveau national sont en train de changer.
En Afrique du Sud, la Currie Cup est en refonte et le Super Rugby a déjà évolué à deux reprises depuis la pandémie. De la même manière, en Angleterre, la Premiership est à la peine. Plusieurs clubs ont mis la clé sous la porte ces dernières années, et les affluences et l’intérêt des fans sont tous les deux à la baisse. Par conséquent, plusieurs vedettes de premier plan quittent le navire afin d’être mieux rémunérées et d’évoluer à un niveau plus élevé.
À l’inverse, le championnat français prospère. Les équipes du Top 14 sont plus compétitives que jamais (deux clubs français ont remporté la Champions Cup et l’EPCR Challenge Cup la saison dernière) et elles attirent des joueurs professionnels anglais qui cherchent à quitter leur pays d’origine. Même le capitaine anglais, Owen Farrell, a préféré abandonner son brassard avec la sélection pour pouvoir jouer en France.
Mais pourquoi ? La réponse est simple : les dirigeants du rugby français ont créé un système attractif et pertinent en championnat. Par conséquent, le niveau des participants s’est élevé et les compétitions comme le Top 14 sont plus attirantes pour les joueurs.
En retour, cela suscite un plus grand intérêt de la part des fans et permet d’augmenter les ventes de places, ce qui rapporte plus d’argent au rugby.
Conclusions et perspectives
Bien que les résultats de l’équipe nationale n’aient pas été à la hauteur des espérances (surtout pour une Coupe du Monde de Rugby disputée à domicile), il est évident que la Fédération française de rugby prend des décisions fortes et innovantes qui structurent l’avenir de son sport.
Le résultat direct des actions et des règles qu’elle met en place est que le système du championnat de France est incroyablement robuste, et il semble certain que la qualité du rugby français ne fera qu’augmenter dans les années à venir.